Edito

Edito

Cette quatrième édition se tiendra du jeudi 27 au samedi 29 novembre à la Bibliothèque Musicale La Grange Fleuret (Paris 8ème). 

La programmation mettra en lumière la richesse des expressions musicales contemporaines à travers trois soirées thématiques, chacune explorant un itinéraire culturel et musical emblématique : La Route des Incas, La Route de la Soie et La Route de la Méditerranée.

 La Route des Incas

Jeudi 27 novembre

La première soirée conviera le public à une odyssée sonore à travers le réseau mythique des Chemins incas (Qhapaq Ñan). 

Les Chemins incas n’étaient pas seulement un réseau de routes piétonnes, mais les artères battantes de l’empire Inca. Toutes convergent vers Cuzco, la capitale, le « nombril du monde » en quechua. S’étendant des rivages de la mer jusqu’aux altitudes vertigineuses de plus de 5 000 mètres, ces chemins reliaient les vastes étendus de l’empire, de l’Équateur au Chili, en passant par la Colombie, l’Argentine, la Bolivie et le Pérou.

Ce programme musical, inspiré de cet itinéraire légendaire, explorera le riche patrimoine de la musique latino-américaine. Il débutera au XVIIe siècle avec Hanacpachap cussicuinin, première œuvre polyphonique du Nouveau Monde, attribuée à un disciple de Juan Pérez de Bocanegra, suivie d’une composition de Tomás de Torrejón y Velasco, compositeur du premier opéra du continent, La Púrpura de la Rosa

Le voyage se poursuivra en Colombie avec une œuvre de Melissa Vargas Franco, avant un retour au Pérou et une composition de Teodoro Valcárcel, qui explore la musique traditionnelle de l’altiplano en intégrant le quechua et l’aymara. En Bolivie, Sonno de Mizky Bernal précèdera une escale au Chili avec une composition de Sergio Ortega, avant de revenir au Pérou avec les danses populaires de Celso Garrido-Lecca. 

Deux créations spécialement composées pour cette occasion viendront compléter harmonieusement cette mosaïque musicale :
Voces en el Silencio de Mark Contreras Waiss, pour soprano, guitare et flûte, inspirée d’un fragment du poème Antígona de Jorge Eduardo Eielson,
Este pobre barro pensativo de Yemit Ledesma, tirée du poème Los dados eternos de César Vallejo. 

Enfin, JH de Juan Arroyo (France-Pérou) et le vibrant Wifala de José Maria Arguedas, viendront conclure cette soirée retraçant les rencontres et l’histoire légendaire du Chemin des Incas.

La Route de la Soie

Vendredi 28 novembre

La deuxième soirée nous emmènera sur la Route de la Soie, espace d’échanges et de rencontres entre Orient et Occident. 

Conçue comme un voyage musical, cette soirée réunira des compositeurs et compositrices dont les créations inédites dialoguent avec les sonorités et les traditions issues de cette route mythique. Le programme s’articulera autour de compositions originales et d’interprétations qui résonnent avec les thématiques du voyage, de la mémoire et de la transformation. 

La soirée s’ouvrira avec l’œuvre TTY de la taiwanaise Lin-Ni Liao, dont la structure en deux parties encadrera A fiery flame, a flaming fire de Michel Petrossian et l’œuvre audiovisuelle Bâd-e-Sabâ de Sina Fallahzadeh.

Deux créations s’intégrant parfaitement à cette mosaïque musicale seront au programme de cette soirée : Navâ-ye Kavir tout d’abord, de Sina Fallahzadeh, tissant un dialogue entre violon, violoncelle et santour. Une création de Farnaz Modarresifar ensuite, où le langage singulier de la compositrice franco-iranienne, nourri par la tradition persane et la musique contemporaine, façonne une expression inédite de cet instrument millénaire.

Chaque pièce de le Route de la Soie s’inscrira dans un fil narratif subtil, où les sonorités orientales et occidentales dialogueront et s’enrichiront mutuellement. Les instruments traditionnels, tels que le santour de Farnaz Modarresifar, tisseront un échange fascinant avec la modernité du piano et du violon, donnant naissance à une trame sonore qui transcende les frontières culturelles.

La Route de la Méditerranée

Samedi 29 novembre

La troisième soirée proposera un concert thématique autour d’une route allant d’Ionie à Marseille.  La Méditerranée, mer originelle et berceau de la civilisation, a été célébrée à maintes reprises. Mais au-delà de l’image idéalisée, la modernité nous confronte à la réalité des fractures et des conflits qui traversent cette région du monde. Comment repenser la représentation de la Méditerranée, au-delà des clichés et des imaginaires collectifs ? Existe-t-il une conscience d’appartenir au monde méditerranéen, au-delà des divisions et des tensions qui marquent son histoire ?

C’est dans cette perspective que la programmation de cette soirée a été conçue. À l’image d’un grand théâtre antique, cette mosaïque sonore est un hommage à l’histoire et à la diversité de la Méditerranée.

Le programme proposera un voyage riche en symboles et en émotions, débutant en Italie avec une œuvre pour hautbois solo de Luciano Berio. La traversée se poursuivra en mer Égée avec une suite pour violon d’Eleni Ralli, composée de cinq mouvements mystérieux évoquant un récit imaginaire, tandis que la pièce pour violoncelle de Myrto Nizami exprimera une tension brute et obstinée. 

Nous repartirons ensuite en Italie, à la découverte de La Malincona de Salvatore Sciarrino pour violon et alto. La lumière méditerranéenne continuera de nous éclairer à travers la création de Vincent Trollet, capturant la beauté sensorielle de la mer. Enfin, Sylvain Devaux explorera les tensions du désir et de la fragilité créative à travers son œuvre Chant, Contrechamps.