Programme du festival SONOMUNDO
23 > 25 novembre 2023
Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret, Paris

jeudi 23 novembre 20h

Ensemble Regards, Compagnie Vahram Zaryan


Obliques cycle III – Arbres

D’après les poèmes de Frédéric Parcheminier écrit pour la création éponyme de Vahram Zaryan, musique de Vincent Trollet.

Oblique Cycle III – Arbres est la dernière partie d’un grand cycle commencé en 2017 par Vincent Trollet et Vahram Zaryan. Il associe trois musiciennes et trois musiciens dans une formation instrumentale unique : accordéon, piano, santur, deux chanteuses et un performer. A première vue, la relation entre les différents interprètes de ce groupe n’est pas sans mystère. La trituration du piano au tout début du spectacle par l’ensemble des musiciens, donne à cette conjonction humaine quelque chose d’étrange. Le piano se veut être un objet totémique, une clé pour pénétrer le mystère dont il est investi. En un instant, ce brouillard chaotique change, et un nouvel espace s’offre aux interprètes. A cette fin, les poèmes de Frédéric Parcheminier ont été adaptés pour donner corps à une réalité qui concerne à la fois la dimension sonore, scénique et visuelle de cette métamorphose. Un idiome trilingue, français, arménien et italien, ajoute à la musique des langues d’autres pays. Peut-être un penchant inavoué, pour le compositeur Vincent Trollet, aux langues étrangères, et qui rend la trajectoire de ce spectacle plus énigmatique. A cet égard, en plus de la création de plusieurs morceaux contemporains, il a réécrit deux chants, Kele Kele et Chem krna khagha, que Komitas avait transcrit à son époque. En correspondance à ses morceaux, les œuvres de deux compositrices ont été choisies, Lullaby for Daisy Pauline de Pauline Oliveros et Che si puo fare de Farnaz Modarresifar.

Musiciens :

Maya Villanueva, soprano Kumi Sakamoto, soprano
Vahram Zaryan, performer et basse
Jean-Étienne Sotty, accordéon
Farnaz Modarresifar, santur
Jacques Comby, piano

Ce projet est soutenu par la SACEM, SPEDIDAM, la Maison de la Musique Contemporaine (MMC), la Ville de Pau (Spectacle dans le cadre de la Saison du Conservatoire de Pau).

Coproduction Fondation Royaumont. Avec le soutien de la SACEM et le mécénat de la Fondation Daniel et Nina Carasso.

Ainsi que Est-Nova Production, Festival Sonomundo

vendredi 24 novembre 21h

Ensemble Regards


Impressions de la Puna

Figure tutélaire de la composition latino-américaine, l’œuvre d’Alberto Ginastera (1916-1983) sera mise à l’honneur lors de cette seconde soirée, dont le titre – Impressions de la Puna – est emprunté à une œuvre de Ginastera. Outre cette dernière, deux autres œuvres importantes du compositeur seront interprétées durant la soirée : le Quatuor n°2 ainsi que la Puneña n°2.

Dans le cadre de cette soirée, deux nouvelles œuvres ont été commandées par l’ensemble Regards à deux compositeurs, figures montantes de la nouvelle vague latino-américaine : Yemit Ledesma et Juan Arroyo. Les instruments pour lesquels ils écriront leurs nouvelles œuvres seront respectivement l’alto et le violon.

Ai Apaec, de Yemit Ledesma (1989) fait allusion et s’inspire d’un être mythologique provenant de la culture précolombienne Mochica. Cette pièce, marquée par la conception du temps cyclique, propre aux cultures de l’ancien Pérou, sera créée par l’altiste Elodie Gaudet.

Cercle, de Juan Arroyo (1981), est un interlude qui s’inscrit dans l’écriture d’un cycle de pièces pour violon seul. Ayant comme sujet d’inspiration les états modifiés de conscience, Juan Arroyo développe une palette de ressources techniques, appelée Sfocato, destinée à flouter le son du violon. Sa pièce sera créée par la violoniste Pauline Klaus.

La fascination exercée sur Pía Alvarado par les ressources sonores du violon et du violoncelle et le jeu instrumental de Pauline Klaus et Marie Ythier lors du Festival Sonomundo 2022 est à l’origine de la création de sa Pièce pour alto et violoncelle.  En partant du concept de miroir en tant qu’objet et en tant que symbole, cette œuvre constitue une étape essentielle dans l’exploration par la compositrice des possibilités expressives des deux instruments. La figure du miroir sera explorée à partir des possibilités musicales les plus intrinsèques telles que la forme, les rythmes ou les mélodies rétrogradables et les accords miroirs. De même, certaines notions discursives seront travaillées sous un regard plus philosophique : celui de l’identification d’un moi réfléchi, telle l’utopie évoquée par Michel Foucault : « Le miroir, après tout, c’est une utopie, puisque c’est un lieu sans lieu. […] ; c’est à partir du miroir que je me découvre absent à la place où je suis puisque je me vois là-bas. »

CompositeurTitre de l’oeuvreInstrumentationMusiciens
Alberto Ginastera Quatuor n°2 quatuor à cordesPauline Klaus, violon
Florent Billy, violon
Élodie Gaudet, alto
Marie Ythier, violoncelle
Yemit Ledesma Ai Apaec *altoÉlodie Gaudet, alto
Alberto GinasteraPuneña n°2violoncelleMarie Ythier, violoncelle
Pía AlvaradoReflexión *violon, violoncellePauline Klaus, violon
Marie Ythier, violoncelle
Juan ArroyoCercle *violonPauline Klaus, violon
Alberto Ginastera Impresiones de la Punaflûte, quatuor à cordes Samuel Casale, flûte
Pauline Klaus, violon
Florent Billy, violon
Élodie Gaudet, alto
Marie Ythier, violoncelle

* Création mondiale

Avant le concert, un cocktail péruvien offert par l’Ambassade du Pérou sera servi, vous êtes donc les bienvenus dès 20h00.

samedi 25 novembre 19h30

Ensemble Regards


In the woods

Puisant leur force dans le goût de l’expérimentation et du partage, Omar Nicho et Iñaki Bermudez sont deux jeunes musiciens complices et désireux de faire découvrir toutes les richesses de l’alliage de la guitare avec le saxophone. 

Leur créativité s’exprimera au travers d’une échappée vers l’Asie et l’interprétation d’œuvres de compositeurs japonais de notre temps : Fuminori Tanada, Tōru Takemitsu et Keita Matsumiya.

Cette soirée mettant le dialogue transculturel au centre de la programmation, ils ont également sollicité Imsu Choi, jeune compositrice d’origine sud-coréenne en résidence, à composer une nouvelle œuvre musicale pour leur duo.

CompositeurTitre de l’oeuvreInstrumentationMusiciens
Fuminori TanadaMysterious morningsaxophone sopranoIñaki Bermudez, saxophone
Imsu ChoiAllure *saxophone, guitareIñaki Bermudez, saxophone
Omar Nicho, guitare
Tōru TakemitsuIn the woodsguitareOmar Nicho, guitare
Keita MatsumiyaDéviationsaxophone, guitareIñaki Bermudez, saxophone
Omar Nicho, guitare

* Création mondiale

Une dégustation de saké sera organisée entre la première partie et la seconde partie de la soirée.

samedi 25 novembre 21h

Ensemble Regards


Vers toi qui es si loin

Maurice Ravel était considéré à son époque comme un véritable magicien des sons. Pour chacune de ses œuvres, que ce soit pour les œuvres symphoniques ou des formations plus réduites, le compositeur crée une matière sonore unique en faisant fi de l’effectif instrumental. Les deux œuvres de ce programme, la Sonate pour violon et violoncelle, et son Introduction et Allegro, pour harpe, accompagnement de quatuor à cordes, flûte et clarinette, le démontre avec brio. Il se révèle être l’artisan d’un trompe-l’œil où les timbres des instruments s’effacent et laissent place à des objets sonores sculptées et suggestifs d’un univers chimérique.  A ce propos, la violoniste Hélène Jourdan-Morhange décrira l’Introduction et Allegro, comme une œuvre « qui aurait pu, comme beaucoup de compositions ravéliennes, être dansée : petit ballet-conte de fée où tous les rêves eussent trouvé à s’alimenter dans le climat irréel de la musique ». 

Le monde harmonique propre à Maurice Ravel a beaucoup intéressé la compositrice Kaija Saariaho (1952-2023). Elle a su trouver en lui une vision sur le passage de frontières temporelles avec comme points forts les textures et couleurs, les rêves et réalités. Elle aime à développer un art qui s’affranchit de la forme abstraite et offrir à l’auditeur une véritable expérience synesthésique et extra-musicale. La voix solo, ici présente dans Adjö (Adieu) pour soprano, flûte et guitare et Vers toi qui es si loin, pour soprano et quatuor à cordes, met en avant des pages particulièrement évocatrices de ces images extra-musicales. La compositrice se joue des brèves aspérités instrumentales pour proposer une œuvre subtile faite de touches de couleurs et d’assemblage lyrique entre la voix et les instruments.

David Hudry (1978-) puise la même inspiration extramusicale dans les arts graphiques, notamment dans les œuvres et réflexions de peintres comme P. Klee, W. Kandinsky, M. H. Vieira da Silva ou encore Zao Wou-Ki.  Dans son œuvre Shadows pour clarinette, il en explore la ligne d’horizon sonore sans trop la définir, laissant apparaître avec délicatesse des percées mélodiques. 

Dans la commande de l’Ensemble Regards à Vincent Trollet (1978-), la formation instrumentale unique, un trio à cordes avec flûte et harpe, l’a amené à explorer les possibles par une expérience – là-aussi synesthésique. Il a cherché à retrouver le sentiment de l’intensité aiguë des tons qu’il a pu découvrir dans les paysages et l’art pictural insulaire sicilien. La structure double de son œuvre se décline en des sortes de récits – images sonores fantastiques et dans lequel l’auditeur devra basculer entre elles.

Musiciens sur scène lors du Festival Sonomundo 2022
CompositeurTitre de l’oeuvreInstrumentationMusiciens
Maurice RavelSonateviolon, violoncellePauline Klaus, violon
Marie Ythier, violoncelle
Kaija SaariahoVers toi qui es si loinsoprano, piccolo, harpe, quintette de cordesMaya Villanueva, soprano
Samuel Casale, piccolo
Constance Luzzati, harpe
Pauline Klaus, violon
Florent Billy, violon
Elodie Gaudet, alto
Marie Ythier, violoncelle
David HudryShadowsclarinetteJean-Jacques Godron, clarinette
Vincent TrolletBercée jusqu’à
l’Ellipse *
flûte, harpe, trio à cordesSamuel Casale, flûte
Constance Luzzati, harpe
Pauline Klaus, violon ?
ou Florent Billy, violon ?
Elodie Gaudet, alto
Marie Ythier, violoncelle
Kaija SaariahoAdjösoprano, flûte, guitareMaya Villanueva, soprano
Samuel Casale, flûte
Omar Nicho, guitare
Maurice RavelIntroduction et Allegroflûte, clarinette, harpe, quatuor à cordesSamuel Casale, flûte
Jean-Jacques Godron, clarinette
Constance Luzzati, harpe
Pauline Klaus, violon
Florent Billy, violon
Elodie Gaudet, alto
Marie Ythier, violoncelle
Maria Alejandra Castro EspejoMonologoviolonPauline Klaus, violon

* Création mondiale